Oui,bien sûr,il y a aussi la montagne,oui,il y a la mer,mais qu'en est-il du plancher des vaches ? où pouvez-vous garder une impression de liberté totale,les cheveux au vent (pour ceux qui en ont encore) , la tête dans le bleu du ciel ou sous une bruine rafraichissante ? où me direz-vous ?
Et bien en bicyclette bien sûr,en vélo,en spad,en tandem,en biclou,en bécane,sur la petite reine,bref,sur un vélocipède à deux roues.
Il y a deux manières de faire du vélo: une première qui est d'avoir la tête dans le guidon,c'est à dire d'aller le plus vite possible en surveillant la roue arrière de son pote (ne faites pas comme moi,ne la touchez pas car cela se termine par une double fracture du bassin) et la deuxième qui consiste à regarder,à découvrir,à respirer,à renifler les odeurs,à sentir le vent mais aussi la pluie et à regarder vivre la nature qui nous sert de roulettes.
J'avoue avoir préféré la première manière lors de ma jeunesse,la période des pancartes (pour les ignares,faire les pancartes,c'est essayer d'arriver le premier dans un village de renom ,un village qui chante aux oreilles comme Saint Emilion ou Juliénas ou encore Chinon et de franchir la pancarte en tête).C'était la période de Paris-Roubaix et ses pavés mais aussi de toutes les grands randos.
Puis,l'âge de raison me guettant,et peut être l'âge tout court, et les quadriceps faiblissant, l'obsession de la nature et mon côté écolo se sont introduits de façon insidieuse dans mon cadre de VTT, puis du tandem, pour aboutir à un certain mépris pour ceux qui ne regardent pas,pour ceux qui passent à côté de la beauté des choses."Le petit chemin,qui sent la noisette " , les bords de mer,les petits villages perchés et reculés de Toscane ou de France,les bords des fleuves , des rivières et des canaux comme le canal du midi,l'ombrage des forêts un jour d'été ,bref,je pourrai en rajouter encore et encore,toujours avec les mêmes souvenirs émus.
Je me souviens parfaitement de tous mes vélos: du premier,offert par un ami de mes parents quand j'avais une douzaine d'année,un vieux vélo de course mais très léger,mais aussi de mon plus abouti pour les grandes classiques,un magnifique vélo en colombus noir et rouge.Puis il y eut les tandems,les VTT et en particulier le VTT qui me servit à faire la Gambie et la Casamance par les boyaux de sable,un jaune ,vert et orange (photo) offert par MBK.Je les ai presque tous gardés et ils traînent quelque part sur mon terrain car je ne peux m'en séparer.
Mon rêve aurait été de faire le tour du monde en tandem,comme Adeline et Marc (http://letandemetlavie.fr/) qui sont passés nous voir à leur retour d'un périple de 47000km en 1379 jours : une vraie rencontre!! une vraie aventure! des vrais aventuriers car là,il n'y a pas de triche.
Le vélo peut être un véritable art de vivre.Par son agilité et sa simplicité, le vélo est un révélateur de l'évolution de notre culture(avez-vous remarqué que les bobos remontent sur ce moyen de locomotion du pauvre ?), de notre rapport à l’espace et à l’environnement, au pouvoir et au temps : il circule entre les classes sociales, entre le travail et les loisirs, entre la ville et la campagne ; il est complètement déconnecté et c'est important à notre époque du tout écran,même si le GPS peut être très utile.
En visitant la France dans tous les sens,en sillonnant les zones les plus reculées ,toujours en vélo,je me suis rendu compte avec bonheur que notre cher biclou gagnait du terrain,que tous les offices de tourisme proposaient des circuits en vélo et j'ai même visité , avec une charmante guide,Bordeaux à vélo,comme vous le verrez sur les photos.
L'image du vieux vélo qui grince ,avec un cycliste dont les articulations grincent aussi (n'oubliez pas les burettes!!),cette image est périmée.L'ère du vélo de compagnie,comme votre animal, devient épidémique et,en vous rabâchant que c'est bon pour la santé,je ne doute pas un seul instant que vous allez vous rendre chez votre vélociste pour acquérir cet objet qui va vous mener au nirvana en quelques coups de pédales.
Pour finir,je dois vous avouer que j'ai un rapport fusionnel avec mes vélos et avec mes tandems.Je leur parle,je les bichonne,je les insulte quand ils crèvent,je les menace de les jeter et de finir ma vie sur mes 45 fillettes (je parle de mes chaussures qui me promènent dans la montagne) mais j'y reviens toujours dès que le soleil pointe son nez au-dessus du Luberon car j'aime le vent qui glisse sur mes rares cheveux gris( hum!!) et surtout,j'aime faire des projets de vacances où mon tandem a la place du roi puisqu'il est devenu pour moi mon compagnon indispensable.
Bonne balade
Bises
NB: parmi les photos,il y a un intrus! à vous de deviner lequel ou plutôt laquelle ???