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Présentation

  • : Le blog d'un Picard en Luberon
  • : Le blog du grand!!!Cela fait maintenant 14 ans que vous me lisez assidûment et je vous en remercie. Mon but est de faire profiter mes amis des bons moments que je passe en Provence et dans mon activité de Maire,entouré d'une si belle nature ainsi que la rencontre d'amitiés très fortes.Vous avez droit à tous mes états d'âme sur mes lectures , spectacles expos,rencontres. Enfin tout ce que je pense!!!!!Mais avec humour,dérision et poésie.Ce blog a été créé pour donner de mes nouvelles à tous mes amis et tous mes patients de Picardie auxquels je reste très attaché et qui me le rendent bien en m'envoyant régulièrement des mots doux. De nouveaux articles paraissent très régulièrement.Il y en a maintenant plus de 1500. INSCRIVEZ VOUS A LA NEWSLETTER en donnant votre adresse mail à gauche du blog pour être prévenu automatiquement et de façon anonyme de la parution d'un nouvel article .Pour consulter tous les articles , cliquez sur "liste complète " à droite mais vous pouvez rechercher un sujet particulier dans la rubrique"rechercher"(à gauche) Pour voir les albums de photos à droite cliquez dessus et agrandissez les photos.
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Avant-propos

Les grincheux ,sectaires, conventionnels et intolérants n'ont pas accès à ce blog.
J'essaie en effet d'y retrouver l'amitié, la tolérance , la dérision , la confidence ,la poésie et l'amour de la nature.

Ceux qui m'acceptent tel que je suis sont les bienvenus.       

Voici des fruits , des fleurs , des feuilles et des branches,
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous ,
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux
                                                    Paul Verlaine

 

6 août 2014 3 06 /08 /août /2014 17:53

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Je ne sais pas si pour vous c'est la même chose mais Marilyn Monroe m'a toujours un pau laissé l'impression d'avoir été une petite "gourde" , pas méchante,dans le genre "sois belle et tais-toi" !!!! c'est en tout cas la réputation qu'elle a laissé mais peut être est-ce le machisme qui a laissé cette impression. 

Elle est décédée le 5 août 1962(il y a aujourd'hui 52 ans),j'avais 16 ans et je m'en souviens encore.

Ce n'est pas l'anniversaire de sa mort qui me fait écrire cette chronique mais le fait que  je viens de lire la dernière lettre qu'elle a adressé à son psychaitre alors qu'elle avait été internée,peu avant son suicide (ou son crime camouflé,selon les versions) et je suis étonné par son écriture,sa lucidité,sa candeur,quelques fois sa poésie enfin tout ce qui ,pour moi,ne représentait pas Marilyn.

Dans cette lettre apparaît la soufrance psychologique à l'état pur d'une femme qui aurait pu être n'importe quelle femme,mais c'est Marilyn,la plus grande icône du XXième siècle.Elle aurait 88 ans aujourd'hui !!

Si vous avez un peu de temps et de patience,prenez le temps de llire cette dernière lettre d'une femme désespérée,au bord du gouffre,en imaginant la misère des hôpitaux psychiatriques de l'époque (comme beaucoup encore d'aujourd'hui malheureusement)

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Cher Docteur Greenson,

(J'ai demandé à May Reis [l'assistante personnelle de Marilyn Monroe] de taper ceci car mon écriture n'est pas clairement lisible, mais j'ai aussi inclus ces notes et vous verrez ce que je veux dire.)

M.M.

J’ai regardé à l’instant par la fenêtre de l'hôpital, et désormais, là où la neige avait tout recouvert, tout est un peu vert : l'herbe et les minables buissons, ceux qui ne perdent pas leurs feuilles (même si les arbres ne sont pas très encourageants), les branches nues et lugubres annoncent peut-être le printemps et sont peut-être un signe d’espoir.

Avez-vous vu Les Désaxés ? Dans l'une des scènes, vous pouvez voir à quel point un arbre peut m’apparaître étrange et nu. Je ne sais pas si ça apparaît vraiment à l'écran… Je n'aime pas la façon dont certaines scènes ont été montées. Depuis que j’ai commencé à écrire cette lettre, quatre larmes silencieuses ont coulé. Je ne sais pas vraiment pourquoi.

La nuit dernière, je suis encore restée éveillée toute la nuit. Parfois je me demande à quoi sert le temps de la nuit. Pour moi, il n’existe presque pas, et tout me semble n’être qu'un long et affreux jour sans fin. Enfin, j’ai essayé de profiter de mon insomnie pour être constructive et j'ai commencé à lire la correspondance de Sigmund Freud. En ouvrant le livre pour la première fois, j’ai vu la photographie de Freud et j’ai éclaté en sanglots : il avait l'air très déprimé (cette photo a dû être prise peu de temps avant sa mort), comme s'il était mort en homme désabusé… Mais le Dr Kris m'a dit qu'il souffrait énormément physiquement, ce que j’avais appris dans le livre de Jones. Mais je pense avoir raison aussi, je fais confiance à mon intuition car je sens une triste lassitude sur son doux visage. Le livre prouve (même si je ne suis pas sûre que l'on doive publier les lettres d'amour de quelqu'un) qu'il était loin d'être coincé ! J'aime son humour doux et un peu triste, son esprit combatif qui ne l’a jamais quitté. Je suis pas encore allée très loin dans la lecture car je lis l’autobiographie de Sean O’Casey en même temps (vous ai-je déjà raconté qu’il m’a un jour envoyé un poème ?). Ce livre me dérange beaucoup, enfin, dans la mesure où l'on peut être dérangé par ce genre de choses.

Il n'y avait aucune empathie à la clinique Paine Whitney, et cela m'a fait beaucoup de mal. On m'a interrogée après m’avoir mise dans une cellule (une vraie cellule en béton et tout) pour personnes vraiment dérangées, les grands dépressifs, (sauf que j'avais l'impression d'être dans une sorte de prison pour un crime que je n'avais pas commis). J'ai trouvé ce manque d'humanité plus que barbare. On m'a demandé pourquoi je n'étais pas bien ici (tout était fermé à clefs : des choses comme les lampes électriques, les tiroirs, les toilettes, les placards, il y avait des barreaux aux fenêtres… les portes des cellules étaient percées de fenêtres pour que les patients soient toujours visibles, on pouvait voir sur les murs des traces de la violence des patients précédents).

J’ai répondu : « Eh bien, il faudrait que je sois cinglée pour me plaire ici. » Puis des femmes se sont mises à crier dans leur cellule, enfin j’imagine qu’elles hurlaient parce que la vie leur était insupportable… Dans ces moments-là, je me disais qu'un psychiatre digne de ce nom aurait dû leur parler. Pour alléger leur misère et leur peine, ne serait-ce que temporairement. Je pense qu’ils (les médecins) pourraient même apprendre quelque chose... Mais ils ne sont intéressés que par ce qu'ils ont étudié dans les livres. J’étais surprise parce qu’ils savaient déjà tout ça. Peut-être qu'ils pourraient en apprendre davantage en écoutant des êtres humains vivants et en souffrance. J'ai le sentiment qu'ils se soucient plus de leur discipline et qu’ils laissent tomber leurs patients après les avoir fait « plier ». Ils m’ont demandé de me mêler aux autres patients, d'aller en thérapie de groupe. « Et pour quoi faire ? » ai-je demandé. « Vous pourriez coudre, jouer aux dames, ou même aux cartes, ou encore tricoter. » J’ai essayé de leur expliquer que le jour où moi je ferais cela, ils auraient vraiment une cinglée sur les bras. Ce sont vraiment les dernières choses que j’avais à l’esprit. Ils m'ont demandé si je me sentais « différente » (des autres patients je suppose) et je me suis dit que s'ils étaient assez stupides pour me poser de telles questions, je devais leur donner une réponse toute simple, aussi ai-je dit : « Oui, je le suis ».

Le premier jour, j’ai effectivement rencontré une autre patiente. Elle m'a demandé pourquoi j'étais si triste et m'a suggéré d’appeler un ami pour peut-être me sentir moins seule. Je lui ai répondu qu'on m'avait dit qu'il n'y avait pas de téléphone à cet étage. A propos des étages, ils sont tous verrouillés : personne ne peut ni entrer ni sortir ; elle a paru choquée et surprise et elle m'a dit : « Je vais vous conduire au téléphone ». En attendant mon tour pour le téléphone, j'ai remarqué un garde (je l’ai reconnu à son uniforme gris) et quand j'ai voulu décrocher le combiné, il me l'a arraché des mains et m’a dit très fermement : « Vous, vous ne pouvez pas utiliser le téléphone. » D’ailleurs, ils se vantent de leur ambiance « comme à la maison ». Je leur ai demandé (aux médecins) ce qu’ils entendaient par là. Ils m’ont répondu : « Eh bien, au sixième étage, nous avons de la moquette au sol et du mobilier moderne », ce à quoi j’ai répondu : « Eh bien, c’est le genre de chose que n’importe quel architecte d’intérieur peut fournir, à conditions d’avoir les fonds nécessaires », mais puisqu’ils s’occupent d’êtres humains, pourquoi ne réalisent-ils pas ce qui rend un intérieur plus humain ?

La fille qui m'a parlé du téléphone avait l'air tellement vague et pathétique. Après l'incident avec le garde, elle m'a dit : « J’ignorais qu’ils feraient cela ». Puis elle a ajouté : « Je suis ici en raison de mes troubles mentaux … Je me suis ouvert la gorge plusieurs fois et les veines aussi », elle a dit l’avoir fait trois ou quatre fois. La seule chose que j’avais à l’esprit en l’écoutant c’est un refrain :

« Mêlez-vous les uns aux autres mes frères

Sauf si vous êtes nés solitaires »

Enfin, les hommes cherchent à atteindre la lune mais ils n’ont pas l’air très intéressés pas le cœur qui bat de l’être humain. Quand bien même on pourrait changer, on peut ne pas le vouloir. A propos, c'était le thème des Désaxés, mais personne ne s'en est rendu compte. J’imagine que c’est sans doute à cause des modifications du script et des changements imposés par la mise en scène….

ECRIT PLUS TARD :

Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie ! Vous vous rappelez que Kazan prétendait que j'étais la fille la plus gaie qu'il ait jamais connu, et croyez-moi il en a connu beaucoup ! Mais il m'a aimée pendant un an et, une nuit où j'étais très angoissée, il m'a bercée jusqu'à ce que je m'endorme. Il m'avait aussi conseillé de faire une analyse et plus tard il a voulu que je travaille avec son professeur, Lee Strasberg. Est-ce Milton qui a écrit : « Les gens heureux ne sont jamais nés. » ? Je connais au moins deux psychiatres qui cherchent une approche plus positive des choses.

CE MATIN,

Cette fois encore, je n'ai pas dormi de la nuit. J’ai oublié de vous dire quelque chose hier. Quand on m'a mise dans la première chambre, au sixième étage, on ne m'a pas dit qu’il s’agissait d’une section psychiatrique. Le Dr Kris m'a affirmé qu'elle passerait me voir le lendemain. L’infirmière est entrée, après que le docteur (un psychiatre) m’a fait un examen médical y compris un examen des seins pour s'assurer que je n'avais pas de grosseur mammaire. J'ai protesté, mais sans violence, en expliquant que le médecin qui m'avait fait entrer, un imbécile du nom de Lipkin, m'avait fait subir un check-up complet il y a moins d’un mois. Mais quand l'infirmière est entrée, j'ai remarqué qu'il n'y avait aucun moyen de l'appeler, même pas de sonnettes. J'ai demandé des explications et elle m'a appris que j'étais dans une section psychiatrique. Après son départ, je me suis habillée et c'est là que, dans l’entrée, j'ai rencontré la fille pour le téléphone. J'étais en train d'attendre devant la porte de l'ascenseur qui ressemble à toutes les autres portes avec une poignée mais sans les numéros (vous voyez, on les a tous retirés). Après que la fille m'a parlé de ce qu'elle s'était infligée à elle-même, je suis retournée dans ma chambre en sachant qu'on m'avait menti pour le téléphone et je me suis assise sur le lit en pensant à ce que je ferais dans cette situation à un cours d’improvisation théâtrale. Alors je me suis dit, on ne graisse pas une roue tant qu'elle ne grince pas. Je reconnais que j'ai poussé la métaphore un peu loin, mais j’ai piqué cette idée dans Troublez-moi ce soir, un film dans lequel j'ai tourné il y a longtemps.

J'ai pris une chaise pas trop lourde et je l'ai balancée volontairement contre la vitre, ça n’était pas facile parce que je n'ai jamais rien cassé de ma vie. J'ai dû m'y reprendre à plusieurs fois pour obtenir un petit morceau de verre brisé ; ensuite, j’ai caché le bout de verre dans ma main et je me suis assise tranquillement sur le lit en attendant qu’ils arrivent. Ils sont arrivés et je leur ai dit que s'ils me traitaient comme une folle, j’agirais comme une folle. J'avoue que la suite est grotesque, mais je l’ai vraiment fait dans le film, sauf que c'était avec une lame de rasoir. J'ai leur ai fait comprendre que j'allais me taillader les veines s'ils ne me laissaient pas sortir – ce que je n’aurais jamais fait car comme vous le savez, Dr Greenson, je suis une actrice, et je ne m'infligerais jamais volontairement ni marque, ni blessure, je suis bien trop vaniteuse pour cela. Rappelez-vous, quand j’ai essayé d’en finir, j’ai fait cela très soigneusement avec dix comprimés de seconal et dix de tuonal que j’ai avalés avec soulagement (c’est du moins ce que je ressentais sur le moment). Je n'ai pas voulu coopérer avec eux car je ne pouvais pas approuver leur façon de faire. Ils m’ont demandé de venir gentiment mais j’ai refusé de bouger et je suis restée sur le lit. Alors, ils s’y sont mis à quatre, deux hommes et deux femmes très costauds pour me transporter à l'étage supérieur. Je dois admettre qu’ils ont eu la décence de me porter avec la tête tournée vers le sol. Au moins, voyez-vous, je n’avais pas le visage découvert. J'ai juste pleuré silencieusement tout le long du chemin et on m'a enfermée dans la cellule dont je vous ai parlé et la grosse vache, une de celles qui m’avaient transportée dans la chambre, m'a ordonné de prendre un bain. Je lui ai expliqué que je venais d'en prendre un et elle m'a dit d’un ton sans réplique : « Dès que vous changez d’étage, vous devez prendre un bain ». Le directeur de l’établissement, qui ressemblait à un principal de collège, même si le Dr Kris l'appelle « administrateur », m'a interrogée en se prenant pour un analyste. Il m’a dit que j'étais une fille très très malade et que j’étais comme ça depuis des années. Cet homme méprise ses patients et je vous dirai pourquoi dans un moment. Il m’a demandé comment je pouvais réussir à travailler dans un état aussi dépressif. Il voulait savoir si cela avait des conséquences sur mon jeu et il m’a posé cette question sur un ton assuré et définitif. En fait, il présentait cela comme un fait plutôt qu’une possibilité, aussi lui ai-je fait remarquer que Greta Garbo et Charlie Chaplin et peut-être aussi Ingrid Bergman avaient parfois travaillé alors qu’ils étaient en dépression. Je lui ai d’ailleurs dit que cela était aussi stupide que d’affirmer qu'un joueur de baseball comme Di Maggio ne pouvait pas frapper une balle lorsqu’il était déprimé. C’est absolument ridicule. Merci de m'avoir écoutée un moment.

Marilyn M.

PS : Lorsque je prononçais le nom d’une certaine personne vous aviez l’habitude de lisser votre moustache et de regarder le plafond. Vous savez de qui je parle n’est-ce-pas ? Il a été pour moi (en secret) un très tendre ami. Je sais que vous n’allez pas me croire mais vous devez faire confiance à mon intuition. C’était un genre de brève passade. Je n’avais jamais connu ça avant mais maintenant c’est fait. Il est très attentionné au lit.

Je n’ai aucune nouvelle d’Yves, mais cela m’est égal car j’en garde un souvenir tellement fort, tendre et merveilleux. Je suis presque en larmes...

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Ma citation

De mes erreurs de jeunesse,ce qui me contrarie le plus n'est pas de les avoir commises mais de ne plus pouvoir les refaire

Philosophie personnelle

Que la dérision nous apporte la légéreté,la modestie et la réflexion sur le sens de notre vie.
                                Juju