Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
Entrant dans chaque fleur et chaque chaumière,
Se divise et demeure entière
Ainsi que l'amour maternel.
Tu fais y tourner les tournesols du presbytère,
Luire le frère d'or que j'ai sur le clocher,
Et quand , par les tilleuls , tu viens avec mystère,
Tu fais bouger des ronds par terre
Si beaux qu'on n'ose plus marcher.
Je t'adore Soleil! tu mets dans l'air des roses,
Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson!
Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses!
ô soleil! toi sans qui les choses
Ne seraient que ce qu'elles sont!
Edmond Rostand